CAMARGUE


En 2016, je déménage à Arles. Il faut alors que je m’adapte, que je m’approprie ce territoire, très différent de celui que j’ai pu parcourir jusqu’à maintenant. Je commence, naïvement, à visiter des lieux touristiques, des lieux recommandés aux voyageurs dans la région pour se promener, avec de beaux points de vue, une faune et une flore à découvrir. C’est à ce moment que je découvre le site de la Digue à la mer, près des Saintes-Maries-de-la-Mer.

Un jour, derrière une butte, je tombe sur une décharge sauvage à ciel ouvert. Une zone avec d’immenses tas de gravats, d’objets en tout genre, de pierres d’ossements, de pneus, de bidons, de plastique et de ferraille. La face immergée de l’iceberg. A priori, l’ancienne décharge des Saintes-Maries-de-la-Mer se trouvait à proximité du site où ces photographies ont été prises : de mauvaises habitudes ont sans doute été prises par certains de jeter des objets dans ce secteur ; habitudes qui ont perduré par la suite.

Je photographie cette zone depuis maintenant 5 ans, observant tant la cohabitation entre les déchets et leur environnement, tant la végétation qui s’y développe. Certains objets ont parfois été déplacés par le mistral tandis que d’autres restent figés, s’enfoncent dans le sol et se retrouvent petit à petit recouvert par diverses plantes sauvages et endémiques.